Portes et fenêtres se voient attribuer un
nombre croissant de fonctions et répondent à des exigences de plus en plus sévères et variées.
Hubert Lagier, chef de la division "Baies et Vitrages" au Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) donne des conseils pour faire le bon choix …
Maison à Part : Quel est le mode d’ouverture le plus répandu en France ?
Hubert Lagier : Les fenêtres à la française,
qui sont composées de deux vantaux verticaux s'ouvrant vers l'intérieur et pivotant verticalement sur les montants du cadre dormant, restent les ouvertures plus appréciées par les particuliers.
On constate par ailleurs un engouement important pour les fenêtres oscillo-battantes, surtout installées dans les cuisines. Entrebâillées en partie haute, elles permettent une
bonne ventilation.
MAP : Pourquoi est-il important de rénover ses fenêtres ?
H.L : Les performances des anciennes ouvertures se situent bien en dessous de celles atteintes par les produits actuellement commercialisés sur le marché. En les remplaçant, les particuliers
obtiennent un meilleur confort à l’intérieur de leur habitation et réduisent considérablement leurs dépenses énergétiques.
MAP : Quand sait-on que l’on doit en changer ?
H.L : D’un point de vue légal, rien n’oblige les particuliers à faire changer leurs fenêtres. C’est à eux de juger si elles méritent ou pas d’être remplacées. Au sein du CSTB, nous estimons que
la durée de vie moyenne d’une fenêtre ne peut pas excéder 30 ans.
MAP : Existe-t-il des moyens pour conserver longtemps des fenêtres en bon état ?
H.L : Oui, il en existe. Il convient par exemple de procéder, au moins une fois par an, à des graissages au niveau des crémones. Il s’agit des tiges en fer que l’on relève et que l’on abaisse
avec la poignée. Un nettoyage régulier des profilés et des vitrages permet également d’éviter la formation de dépôts.
MAP : A quelles exigences doivent se plier les fenêtres ?
H.L : La liste est longue !
Une fenêtre doit être étanche à l’eau, imperméable à l’air, à l’eau, au vent.
Elle doit également offrir une bonne isolation thermique, un affaiblissement acoustique et une bonne endurance à l’ouverture/fermeture ainsi qu’à un certain nombre d’effets mécaniques
spécifiques.
Enfin, les matériaux, les différents composants (profilés, quincaillerie, joints, vitrages…) et la mise en œuvre doivent résister à l’épreuve du temps.
MAP : Au niveau thermique, quelles doivent être les performances d’une fenêtre ?
H.L : La performance des fenêtres est qualifiée par le coefficient de transmission thermique Uw (w comme window en anglais). Plus il est faible,
meilleure sera l’isolation thermique de la fenêtre.
La valeur maximale du coefficient de transmission thermique est de 2,6.
MAP : Qu’est-ce qui différencie un double vitrage et d’un triple vitrage ? Lequel est à privilégier ?
H.L : Le double vitrage est composé de deux verres d’une épaisseur de 4 mm, d’une lame d’air ou
d’argon de 16 mm et d’un film à basse émissivité qui recouvre l’une de ses deux faces.
Le triple vitrage possède, quant à lui, trois couches de verre d’une épaisseur de 4 mm et de deux lames d’air ou d’argon de
12 mm.
La valeur du coefficient thermique du double vitrage (Ug) est comprise entre 1,2 et 1,1 tandis que celle du triple vitrage est de 0,8.
Vous l’aurez compris, le triple vitrage est un produit très performant !
Là où le bât blesse c’est qu’installer un triple vitrage empêche de bénéficier des apports solaires passifs. Il peut donc être installé sans problème sur une façade orientée plein Nord mais, par
contre, sur les autres, son installation mérite réflexion.
MAP : Un particulier peut-il installer une fenêtre sans avoir recours à l’aide d’un professionnel ?
H.L : Je déconseille aux particuliers de se lancer dans ce genre de travaux, à moins bien sûr qu’ils soient d’excellents bricoleurs.
L’installation d’une fenêtre nécessite en effet une grande technicité et un certain nombre d’outils.
La prise des cotes pour le cadre dormant est une opération particulièrement difficile à réussir.
Si les mesures ne sont pas effectuées avec précision, la fenêtre ne rentrera pas dans l’emplacement prévu et impossible de la raboter !
MAP : Vers qui se tourner et comment savoir à qui l’on peut faire confiance ?
H.L : J’invite les particuliers à consulter notre site Internet sur lequel se trouve une liste de menuiseries ayant obtenu notre certification. Pour ce qui est du choix de l’intervenant, ils
peuvent se référer à la qualification "Qualibat" qui est attribuée aux artisans dont les compétences techniques et la qualité du travail ont été évaluées.
A propos de la technique de mise en oeuvre...
"Il existe deux possibilités pour rénover ses fenêtres :
- conserver les cadres "dormants" sur lesquels viennent se fixer les nouvelles fenêtres. Cette méthode est rapide et ne nécessite pas de gros travaux.
- enlever les cadres "dormants". Il faut en installer d'autres pour mettre en place les nouvelle fenêtres. En procédant de la sorte, les risques de dégâts sont plus importants mais le
propriétaire peut installer tout type de vitrage"
Unités de mesure
: sauf mention contraire, l’unité de mesure
standard pour une menuiserie est le millimètre (mm). Pour certains produits (profilés complémentaires,…), l’unité utilisée est le mètre (m).
Dimension tableau : la dimension tableau correspond aux dimensions de
l’ouverture, c’est-à-dire la hauteur et la largeur extérieurs situées entre les murs d'une ouverture.
Dimension totale (ou hors-tout) : il s’agit de la hauteur et de la largeur totale de la menuiserie, donc de la place prise par la menuiserie à
l’intérieur
Unité de mesure d'isolation thermique
L’unité de mesure
utilisée pour définir l’isolation thermique est le coefficient de transmission surfacique U.
Sa définition est la suivante : U = W/m².°K (Watt / m².degré Kelvin).
Ce
coefficient caractérise le flux de chaleur à travers un mètre carré de paroi pour une différence de température d’un degré entre les deux ambiances (extérieure et intérieure par exemple). Le
coefficient U est couramment utilisé pour exprimer les caractéristiques isolantes d’une fenêtre ou d’un vitrage, d’un mur ou d’une paroi en
général.
Plus le coefficient est petit, plus l’élément concerné est isolant